Livre 1

Publié le par virjni12togo

Ma décision est prise, je veux publier.

 

Lors de mon séjour au Togo, j'ai travaillé au sein du CEG Bê Attikpa de Lomé. Chaque jour, je traversais la cour pour rejoindre les différentes classes. Quand je me prenais une branche et que je m'ouvrais superficiellement le crâne, je me dirigeais vers l'infirmerie et sa gentille infirmière, melle Souley.

 

    

                                   

 

Le CEG a une chance inouïe de posséder une infirmerie et une infirmière. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que ce lieu et cette personne existent au sein de cet établissement grâce à la participation financière des parents d'élèves.

Chaque jour aussi, je passais devant des murs où la végétation avait bien imposé sa loi. Je demandais à Marie, la professeur de français que je secondais, ce que c'était. Elle me répondit la bibliothèque.

 

 

Je n'osais la questionner davantage... Le temps a passé. Chaque fois que j'étais dans l'enceinte du CEG, je les voyais ces murs et cette verdure...

Mon séjour a eu une fin. Je suis revenue en France. J'ai retrouvé mes habitudes françaises, mon train train quotidien sans oublier Marie, les professeurs, l'infirmière, le directeur et tous ces autres togolais que j'ai pu rencontrer. Puis j'ai rencontré les enfants des différentes écoles de ma ville, une maison de retraite...pour leur parler du Togo. J'ai même, grâce à Stéphanie et son PIJ, j'ai pu organiser et réaliser une conférence sur mon voyage humanitaire.

 

Et, les souvenirs sont toujours là, bien présents. Certains réapparaissent encore plus vivants.

 

Le livre, cet objet anodin chez nous. Les librairies et Maisons de la presse à chaque coin de nos rues. Le petit, le grand, le gros, le mince, le difforme, l'imagé... Le livre, on le voit tous les jours. Pour celui qui le veut, on le feuillette à tout moment, on le respire, on le touche,on le déchire, on l'abandonne, on l'offre, on l'échange, on l'achète... On vit avec le livre, passionné ou pas de lecture, des mots, des images, des photos, des phrases, des expressions , des ponctuations... Nous avons les pop up, les livres à poil, à plumes, à tissus rugueux ou doux...pour les enfants ainsi que les livres à coloriage. Les mini-livres d'énigmes, de blagues, de mots croisés... La liste est longue. Le livre existe. On le fait vivre. On vi avec.

 

Au Togo, lors de mon expérience auprès de Marie, je me suis aperçue qu'aucun élève ne possédait un livre. Chaque année, chaque classe étudie une oeuvre. La même tous les ans... Le Pagne Noir de Bernard Dédié pour les 6ème, Soundjata ou l'épopée mandingue de D.T. Niane pour les 5ème et Sous l'orage de Seydou Badian pour les 4ème. Chaque fois, c'est le même problème pour se le procurer. On a les moyens, on va en librairie : rares sont ceux qui peuvent se le permettre. Le plus courant est de se le procurer aux vendeurs des rues aux prix d'intenses négociations. Enfin, par le bouche à oreille, on se le fait imprimer à faible coût. Le mieux avoir eu un frère ou une soeur qui l'a déjà étudié...

Moi, Yovo, j'ai acheté en librairie, puis négocié auprès d'un petit vendeur de rue et j'en ai fait imprimer un ...J'ai testé les 3 méthodes. Tout fonctionne à condition d'avoir l'argent. Plus tu l'as, plus ça va vite. J'ai travaillé 3 mois au CEG Bê Attikpa.La demande des livres avait été faite avant que j'arrive. On a commencé à les étudier quelques jours avant mon départ et je reste certaine que tous ne l'avaient pas encore...

 

En septembre, j'ai donc pris la décision de demander au directeur du CEG Bê Attikpa pourquoi la bibliothèque n'était pas finie de construire.La réponse ne s'est pas fait attendre : "Le CEG fait aujourd'hui face à d'autres besoin plus pressants : le paiement de mensuel de cinq (5) personnels complémentaires quatre enseignants (4) et une (1) infirmière. Je précise que l'état togolais ne recrute plus d'enseignants depuis bientôt trois (3) ans alors que j'en manque; c'est pourquoi la contribution des parents appelée " cotisation parallèle" qui normalement a servi à la construction de l'infirmerie de son fonctionnement et d'autres besoins se révèle aujourd'hui insuffisante. Le pouvoir d'achat des parents étant très limité. Nous ne pouvons pas non plus augmenter le taux des cotisations parallèles actuellement de Deux Mille Cinq Cent Francs ( 2 500 ) F CFA. Telles sont les raisons qui motivent l'arrêt des travaux de construction de la bibliothèque."

 

Voilà, les raisons qui me poussent à publier le journal que j'ai écris lors de mon séjour togolais. Je me dis que si je peux obtenir quelques bénéfices sur ces ventes, cela pourrait servir à récolter des fonds afin, dans un premier temps, d'employer un ou plusieurs ouvriers qui termineraient cette bibliothèque ( mur, toiture, ameublement...). Dans un second temps viendrait la récolte de livres pour embellir cette bibliothèque et enfin employer une personne pour la gérer.

Publié dans Projet livre

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